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19 mars 201614 août 2016
Le "rêve coopératif": de 1870 à nos jours

Entre 1870 et 1940, une grande variété de maisons du peuple se bâtit à travers l'Europe. Ces établissements, humbles ou grandioses, sont le lieu physique de structuration des masses ouvrières et contribuent à l'obtention de réelles avancées en matière de droits politiques et d'accès à l'éducation. Ce sont aussi des lieux de rencontre, de convivialité, des espaces de réflexion, de solidarité, de culture et d'émancipation. En Belgique, les maisons du peuple assurent l'ancrage du Parti ouvrier belge, fondé en 1885.

Dès les origines, les maisons du peuple sont portées par leurs sociétés coopératives qui fournissent aux ouvriers des produits à bon prix et assument les frais liés à l'achat et au fonctionnement des bâtiments ainsi qu'aux investissements. Les maisons abritent des magasins coopératifs et des services (boulangerie, épicerie, aunages et confection, boucherie, charbon, pharmacie, café...), ainsi que des sociétés d'éducation et de loisirs (harmonie, théâtre, cinéma, art, sport...). Elles accueillent également des activités syndicales, mutualistes et politiques. Enfants, jeunes gens, adultes et personnes âgées trouvent en un seul lieu des activités qui leur sont spécifiquement destinées. L'imbrication du récréatif et du politique contribue à imprégner les participants des valeurs socialistes.

Ces forteresses du mouvement coopératif sont un défi pour les architectes, qui doivent intégrer dans leur programme architectural le politique, l'économique, le social, le culturel... Dénommées la Ruche verrière, la Populaire, l'Espérance ou la Fraternelle..., les maisons du peuple expriment clairement, par leur architecture, une volonté d'affirmation.

Le nombre de maisons du peuple augmente jusque dans les années 1940. Par la suite, les syndicats et mutuelles s'autonomiseront, les coopératives tomberont en faillite et les mentalités évolueront vers plus d'individualisme. Ce contexte causera la fermeture des maisons du peuple. Elles gardent cependant dans les mémoires une valeur symbolique forte. De nombreux acquis obtenus grâce aux mouvements ouvriers et syndicaux persistent, comme les mutuelles. Ce qu'on appelle l'économie sociale a pris également le relais en cherchant à répondre aux défis sociaux et environnementaux qui se sont présentés au fil du temps. On pense notamment à l'éclosion des entreprises à finalité d'insertion socioprofessionnelle face à la crise.

Le rêve coopératif subsiste aussi aujourd'hui grâce à des initiatives émergeant de citoyens et basées sur le partage et la collaboration. Conjointement au parcours historique autour des maisons du peuple, l'exposition propose donc au visiteur d'explorer différentes formes de pratiques collaboratives déjà en place à Bruxelles.

Covoiturage, location de logements entre particuliers, crowdfunding, troc, échanges, dons, coworking, cohabitat, recycleries, Fab Labs... sont autant d'illustrations de cette économie du partage fondée sur les échanges de biens, de services ou de connaissances entre particuliers.

Ces expériences connaissent depuis quelques années un succès grandissant dans la capitale et révolutionnent notre comportement de citoyen et de consommateur. La ville change : nouveaux lieux, nouvelles pratiques, nouveaux modes de transport... L'individu n'est plus uniquement consommateur, mais peut devenir lui aussi acteur, producteur de biens ou de services, créateur, financeur ou décideur.

L'économie collaborative n'est pas une idée neuve, mais une pratique renouvelée par l'arrivée d'Internet et du système pair-à-pair, qui permet d'échanger entre particuliers, sans intermédiaire. Les "choses" que l'on possède (voitures, outils, lieux...), les compétences et connaissances également (les repair cafés, wikipedia ou les cours en ligne ouverts à tous) peuvent être partagées.

Dans ce processus, le modèle des coopératives a un rôle à jouer et l'on observe un renouveau du mouvement coopératif. Rendez-vous après le 19 mars pour un coup d'œil sur quelques coopératives bruxelloises qui ont accepté de s'exposer à La Fonderie. Elles sont représentatives de cette économie du partage réinventée qui entend redonner du sens au lien social, à la coopération, au bien-être commun face à la compétition et à l'individualisme.

Lieu de l'expo :

Musée bruxellois des industries et du travail
27 rue Ransfort
1080 Molenbeek-Saint-Jean

Informations pratiques :

L'exposition est ouverte du mardi au vendredi, de 10h à 17h ainsi que les weekends et jours fériés, de 14 à 17h.
Entrée (comprend l'accès à l'exposition permanente) : 5€ - étudiant, plus de 65 ans, demandeurs d'emploi et groupes de minimum 10 personnes : 3€ - Article 27 : 1,25€ - moins de 12 ans : gratuit
Gratuit pour tous chaque premier dimanche du mois.
Groupes scolaires : gratuité d'accès garantie jusqu'au 30 juin 2016 pour les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.