Quand on s’est engagé dans une impasse, il est souvent difficile de reculer, alors que la plupart du temps, ces difficultés auraient pu être anticipées et palliées si l’on avait disposé d’un business plan. Un document qui devrait recevoir autant d’attention que les statuts : l’expérience montre hélas que c’est rarement le cas.
Un business plan, c’est quoi ?
Un business plan (associatif), c’est, avant tout, un document qui formalise le modèle socio-économique de votre projet, qu’il s’agisse de créer, développer ou restructurer votre association.
Ce document va donc décrire la manière dont votre association organise, ou va organiser, ses activités. Comme n’importe quelle entreprise, elle va manipuler de l’argent, communiquer avec le public, engager du personnel, convaincre des sponsors, affronter la concurrence… S’il n’est pas question ici de recherche du profit, les notions d’équilibre financier, de pérennité, de résultats sociaux, ne constituent pas un moindre challenge.
Ce document comportera donc au minimum la description précise de vos activités, mais aussi de tout ce qui va les supporter, à commencer par vos valeurs, l’acquisition et la consommation de vos ressources, l’analyse de vos publics et de la concurrence, et l’évaluation des risques, pour se conclure sur un plan financier prévisionnel.
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Un objectif ambitieux mais nécessaire, dans lequel nous vous guiderons pas à pas, au fil des notices à suivre.
Quand faut-il faire un business plan ?
Le business plan est indispensable à la création de l’association, pour s’assurer de sa viabilité et organiser sa mise en route. Il constitue le cadre de réflexion pour optimiser au départ ses activités, ses publics, ses sources de financement, sa communication. Il servira aussi à fédérer les membres et les volontaires autour des objectifs et des valeurs de l’association.
Mais le business plan s’imposera aussi à chaque tournant important de la vie de l’ASBL, en tant qu’outil d’aide à la décision, la discussion des enjeux ayant déjà été préparée au sein dudit plan, et ce notamment lorsqu’il s’agira de :
- réorienter les activités parce que l’équilibre financier sera menacé ou parce que de nouveaux besoins seront apparus,
- contrer une évolution financière défavorable dû au fait qu’un sponsor majeur se sera retiré, en cherchant à diversifier ses sources de financement,
- prouver sa capacité d’assumer une mission de service public, en démontrant sa bonne connaissance du secteur,
- accroître son champ d’action, en visant à augmenter le nombre de ses membres ou des donateurs, notamment en digitalisant sa communication.
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En fait, le business plan devra être revu à chaque changement majeur du modèle socio-économique sous-jacent, une notion sur laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Qui doit « faire » le business plan ?
Concrètement, le(s) porteur(s) de projet. Plus tard, quand il s’agira d’une mise à jour, les administrateurs. Mais ce document ne doit surtout pas rester confidentiel !
Si des parties vous paraissent plus ardues (ce qui pourrait être le cas des prévisions financières ou de « l’étude de marché » dont on parlera plus loin), n’hésitez-pas à vous faire assister. De son côté, MonASBL.be vous donnera des conseils pour les réaliser, mais de grâce, gardez la main sur l’ensemble du processus. Ne sous-traitez jamais !
Avant de lancer votre ASBL dans l’aventure, prenez le temps de ces préliminaires, qui ne sont pas forcément un exercice ennuyeux. Votre association vous en sera reconnaissante.
Pourquoi le business plan ? Et à qui s’adresse-t-il ?
Les réponses à ces deux questions sont liées : le business plan s’adresse
- aux membres et aux bénévoles, qui doivent en particulier être convaincus de l’intérêt de l’association, partager ses valeurs, reconnaître l’enthousiasme de l’équipe dirigeante. C’est la base de votre communication.
- aux partenaires ou aux financiers, dont on espère le soutien, mais auxquels il s’agira de démontrer le sérieux des prévisions financières, des hypothèses qui les sous-tendent et des mesures qui permettront de les réaliser. C’est un outil de persuasion.
- aux fondateurs et aux administrateurs eux- mêmes, qu’il s’agit de protéger contre eux-mêmes d’un excès d’optimisme ou de l’oubli de certaines conditions. C’est un support de prévision et de suivi.