Ce sont des mesures très attendues. Ce mardi 7 avril, la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) devrait valider une série de dispositifs visant à soutenir la Culture.
Depuis le début de la crise sanitaire, le secteur lance des appels à l’aide répétés. Annulation d’événements, ASBL sur la corde raide, précarité des intermittents du spectacle… « La crise sanitaire que nous traversons nous montre combien la société est fragile dans son ensemble, et le monde culturel en particulier », affirme Bénédicte Linard, ministre en charge de la Culture en FWB, dans une interview accordée ce samedi à La Libre.
Dans cet entretien, la ministre revient sur l’ensemble des mesures d’aide pour le secteur. Si certaines ont déjà été adoptées et doivent maintenant être mises en place, d’autres devraient répondre aux revendications du terrain. Bénédicte Linard reste toutefois lucide : toutes les réponses ne sont pas encore sur la table. « Nous devons, à mesure que la situation se clarifie, affiner nos réponses ».
Les subventions du secteur
Le 26 mars dernier, la Fédération Wallonie-Bruxelles activait un fonds d’urgence de 50 millions d’euros pour aider les secteurs particulièrement fragilisés par la crise sanitaire, et donc évidemment la Culture.
Parallèlement, des mesures ont été prises en ce qui concerne les subventions dans le secteur :
- Le maintien des subventions pour les opérateurs, et ce même s’ils ne peuvent pas remplir toutes les conditions prévues dans les contrats-programme ou conventions ;
- Le maintien des subventions Art & Vie et Spectacles à l’école, même en cas de représentation annulée.
À noter : ce dispositif peut être renforcé par des aides complémentaires accordées par les services culturels des provinces francophones et par la CoCoF. La Province de Luxembourg a déjà annoncé qu’elle assurerait également le maintien de ces subventions.
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De plus, la Fédération a annoncé un assouplissement des obligations des opérateurs pour l’octroi des subsides. Concrètement, « on a demandé aux administrations de faire preuve de souplesse », nous expliquait Nicolas Parent, porte-parole de la ministre Bénédicte Linard. Et de continuer : « L’idée, c’est un maintien des subventions pour tous les projets engagés qui ne verront pas le jour, l’accélération de la liquidation de la tranche des subventions, pour soulager les trésoreries ».
Artistes et chômage
Ce deuxième volet est l’un des dossiers chauds du moment : l’accès au chômage pour les artistes. Pour cela, la ministre évoque deux pistes :
- Neutraliser la période de crise « pour l’obtention ou le maintien du statut d’artiste et la non-dégressivité des allocations de chômage ». Bénédicte Linard assure que cette période doit aller au-delà de la période stricte du confinement « compte tenu des temps de répétition affectés, et du déconfinement progressif ». Sur ce sujet, des négociations sont en cours avec le fédéral.
- Ouvrir le chômage temporaire pour coronavirus aux personnes sous CDD de très courte durée et des contrats non signés avant les représentations. Cette mesure est l’une des revendications phares du secteur.
Tax shelter
Selon la ministre, le fédéral doit revoir les règles du tax shelter afin qu’il ne perde pas de son attrait auprès des entreprises « qui se concentreront d’abord sur leur survie économique » à la sortie de la crise.
Bénédicte Linard souligne également une série de conséquences post-confinement à anticiper :
- l’impossibilité pour les producteurs d’atteindre le taux éligible minimal ;
- les premières qui n’ont pas pu avoir lieu en raison du confinement seront considérées comme inachevées par le SPF Finances ;
- avec l’annulation de la première, la convention sera jugée caduque puisque c’est cette date qui est consignée.
Pour rappel, le fédéral a prolongé de 6 mois les délais accordés aux sociétés de production qui ont recours au tax shelter pour effectuer des dépenses de production liées à l’œuvre. Une mesure qui était nécessaire pour la ministre Bénédicte Linard, mais pas suffisante.
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La rémunération des prestataires finaux
Enfin, pour Bénédicte Linard, l’ensemble des mesures de soutien apportées doit permettre la rémunération des prestataires finaux (créateurs, auteurs, techniciens…) et combler les pertes de recettes depuis le 14 mars et (au moins) jusqu’au 19 avril.
« Pour les personnes en bout de chaine, on avance et sur le périmètre et sur les balises de l’intervention », assure la ministre. Et de préciser : « Le premier périmètre, ce sont les opérateurs culturels subissant une forte diminution de rentrées et recettes à cause des annulations ».
Pour ce qui est des événements à l’étranger (comme le festival d’Avignon par exemple), rien n’a encore été annoncé. « On s’attaque aux questions dans l’ordre où elles arrivent. Et on n’en est pas encore là… », temporise-t-elle.
Ce mardi la Fédération Wallonie-Bruxelles devrait donc présenter en détails les mesures attendues pour la Culture. MonASBL.be ne manquera pas de vous tenir informer !
