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RESSOURCES HUMAINES 20 novembre 2019

"Dans mon ASBL de colis alimentaires, personne ne voudrait ma place"

Alors que le plan grand froid a été lancé, l'association Al Maseon du Pichou revient sur son parcours inspirant pour les ASBL qui souhaiteraient réaliser des activités similaires.

L’ASBL Al Maseon du Pichou existe depuis 2012, des cendres d’une structure qui servait de la soupe populaire devant le "monument du pichou", à Tournai. Une belle initiative, mais qui n’était pas sans danger. "Des SDF venaient, avec leur parcours de rue ou de drogues", explique Martine Maenhout, à la tête de l’association. "Certains avaient des lames sur eux. Vu que des enfants étaient dans la file, c’est très dangereux. De plus, ces derniers pouvaient être reconnus et stigmatisés dans leurs écoles"

Il leur fallait trouver un abri. C’est grâce à un médecin qu’il a offert à l’ASBL une maison de quartier en 2012, puis une seconde en 2016, plus grande, au vu du succès. Une opportunité inédite, alors que ces biens représentent 400.000 euros.

"Je suis allée trouver le bourgmestre"

La semaine dernière, l’ASBL Al Maseon du Pichou a donné 178 colis alimentaires. Des aliments qui ne tombent pas du ciel. "Au début, des connaissances nous donnaient des pâtes et d’autres produits", continue Martine Maenhout. "Puis lors d’une fête, j’ai pu présenter le projet de notre association à l’Hôtel de Ville de Tournai. Face à une assemblée de 500 personnes, j’ai interpellé le bourgmestre en lui disant que des gens crevaient de faim."

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Dans le public se trouvait un responsable de Delhaize. "Nous avons été la première association de Belgique à recevoir leurs invendus", dit-elle. "Ils sont venus chez nous voir nos congélateurs et notre chambre froide." Plus tard, la banque alimentaire a invité Carrefour à leur venir en aide.

"J’ai provoqué l’AFSCA"

Lors de la mise en place de son ASBL, Martine Maenhout s’est livrée à une démarche insolite. "J’ai provoqué l’AFSCA en leur disant qu’on allait lancer nos colis alimentaires. Dès lors, je savais pertinemment qu’ils allaient venir", indique-t-elle. "Il ne faut rien leur cacher. On n’a jamais eu aucun souci. Si vous vous braquez, il y aura forcément des tensions." 

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Être bien structuré

Derniers conseils de Martine Maenhout : avoir une équipe bien structurée. "On a un gros fiduciaire qui nous aide, ainsi qu’un avocat", détaille-t-elle. "Tout le monde nous attend au tournant, il faut que l’administration comme la comptabilité tournent. Quant à moi, je vais chercher moi-même les invendus dans les magasins, tout en travaillant à temps plein comme commerçante. Personne ne voudrait ma place. Il faut beaucoup de caractère pour faire cela."