"On préfère se qualifier de mouvement, et non de parti. On n’inclut comme on exclut personne." Le ton est donné : le Collectif citoyen veut trancher avec les partis traditionnels. Son objectif : "Réinventer le système démocratique, en amenant des mécanismes de participation citoyenne", explique Olivier Fain, 1er suppléant aux fédérales pour la circonscription du Brabant-wallon.
Issu des listes communales
Le fonctionnement diffère d’Agora : ici, le Collectif citoyen rassemble différentes listes qui se sont présentées en octobre dernier aux élections communales. Une dizaine de listes, soit 180 élus communaux.
"Ces formations ont réalisé des scores assez remarquables pour des mouvements non professionnels", étaye-t-il. "On remarque une prise de conscience du citoyen : il est en demande d’une nouvelle offre politique." Ces scores s’étendent selon lui entre 5% et 15%. "Début février, le mouvement est né avec les mêmes objectifs que ces listes citoyennes : donner beaucoup plus de représentations de l’ensemble des citoyens au sein du monde politique, prendre le taureau par les cornes et envoyer un message clair à celui-ci."
2 week-ends de concertation
Les membres du Collectif citoyen ont organisé deux week-ends de co-création avec les citoyens pour définir un projet à long terme. "On a organisé plusieurs tables thématiques avec un modérateur", développe Olivier Fain. "On a parlé d’éthique, de transparence, de justice. On a évoqué l’enseignement, la mobilité. Le rôle du médiateur était de dresser un résumé de ce qui ressortait comme idées-clés pour ensuite les présenter à toute l’assemblée."
Une fois dans le gouvernement, ils comptent mettre en place plusieurs types de participation. "Un référendum de participation citoyenne permettrait d’avoir l’avis de la communauté pour que notre député adopte tel ou tel positionnement", continue Olivier Fain. "Ce référendum peut se faire soit de manière informatique, avec une plateforme en ligne dédiée à cela."
Les candidats ne vont pas convoquer une assemblée citoyenne sur chaque proposition, mais essentiellement sur les gros projets sociétaux. "Ici, l’organisation d’un panel a tout son sens. Comme par exemple pour la thématique du nucléaire, car le politique est incapable d’offrir une réponse satisfaisante sur ce sujet", explique Olivier Fain. Il évoque également la fiscalité, l’éducation ou encore la mobilité. "Ces panels seraient alimentés et éclairés par des experts chauds (des gens de terrains) et d’autres froids (des chercheurs). Il y aurait des délibérations, avec des positionnements qui seraient pris en assemblée." Des idées qui devront être expérimentées.
Transparence des financements d’ASBL
Le Collectif citoyen veut plus de transparence envers les organismes financés par le public. "On veut un peu mieux comprendre où va l’argent pour éviter les abus", indique le candidat politique. "Un des gros soucis sur la manière dont fonctionnent l’économie et le monde politique, c’est qu’ils n’utilisent que des indicateurs en termes de PIB et de croissance."
Selon lui, l’État désinvestit dans les activités non productives, ce qui déstructure l’environnement et le tissu social. "On veut un indicateur en accord avec notre temps. Un indicateur de triple capital : économique, humain environnemental." Le Collectif citoyen veut évaluer les politiques non plus uniquement sur leur bilan économique et en termes d’emploi, d’écologie et de services à la population. "Des sujets pour lesquels les ASBL sont en première ligne."