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VIE ASSOCIATIVE 11 janvier 2024

Elections 2024 : les revendications de l’ASBL Cancer 7000

2024 sera une année électorale en Belgique. Dans ce contexte, MonASBL.be et le Guide Social souhaitent être un porte-voix des ASBL, moteur essentiel de notre société. Pour le premier épisode de cette série, nous avons donné la parole à Cancer 7000, une association montoise active dans prévention contre le cancer et l’accompagnement des familles. Non subsidiée, elle pointe la nécessité de mieux répartir les subventions et de pouvoir engager du personnel.

Depuis juillet 2010, l’ASBL Cancer 7000 sensibilise autour du cancer et accompagne les familles touchées en plein cœur. Aujourd’hui, elle compte 5.000 membres et 25 bénévoles, mais aucune subvention. Pour MonASBL.be, Dominique André, présidente de l’ASBL, a accepté de partager ses revendications.

1. Une meilleure répartition des subsides

« Mon premier vœu serait une redistribution correcte des subventions et une égalité entre les régions », réclame Dominique André, présidente de l’association. Son reproche : « Qu’on n’aide pas plus les ASBL qui veulent travailler et qui travaillent ». Aujourd’hui, la fondatrice touche 400€ par an de la ville de Mons « pour toutes les actions de prévention, les conférences que je mène dans l’année et les présences au sein du conseil de la santé de la ville », dont elle est la vice-présidente.

Depuis qu’elle existe, l’ASBL Cancer 7000 travaille donc sur fonds propres, sans aucun subside. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. Quand elle soumet des dossiers aux différents cabinets, notamment à la Santé, « on nous dit toujours que les projets sont bons, bien ficelés - tout ça est même écrit noir sur blanc - mais comme il n’y a plus de sous, on nous dit de revenir l’année suivante. Alors on recommence plus tôt et de nouveau on a les mêmes réponses », raconte-t-elle.

Et de continuer : « Quand on tourne en fonds propres, acheter du papier ça va mais dès qu’il faut acheter un PC c’est plus compliqué », explique-t-elle.

2. Pouvoir engager du personnel

L’ASBL Cancer 7000 fonctionne uniquement avec des bénévoles. Elle n’a jamais pu recourir à une aide à l’emploi « car il faut toujours payer une partie du salaire et ça je ne peux pas », assure-t-elle. Pourtant, « ce serait bienvenu pour rendre l’ASBL plus performante, notamment au niveau administratif. Une secrétaire bénévole ça marche un moment puis elle s’en va car il y a quand même beaucoup de travail », raconte-t-elle.

Alors si elle pouvait exaucer un deuxième vœu, Dominique André aimerait que les ASBL puissent engager du personnel plus facilement. « Je ne dis pas que cela doit s’appliquer à tout le monde. Je suis d’accord qu’il faut regarder si l’ASBL travaille, depuis quand elle existe, etc. En ce qui nous concerne, cela fait treize ans qu’on fait nos preuves », continue la présidente.

3. La lourdeur des appels à projets

Sans personnel, Dominique André gère tout l’administratif toute seule. Est-ce qu’une simplification l’aiderait ? « Oui. Il y a des choses qui sont lourdes. Tous les dossiers de demande de subvention, c’est une plaie. Il faut toujours aller rechercher les dossiers précédents, les dates... et je ne comprends pas parce qu’on nous le redemande chaque année, à chaque demande de subside, et chaque année c’est la même réponse », explique celle qui reconnait avoir « l’impression de refaire toujours la même chose et c’est du temps perdu ».

4. Être pris au sérieux

Enfin, la présidente de l’association montoise regrette l’absence d’une véritable écoute de la part des politiques. « On nous écoute pour dire qu’on nous a reçu.e.s mais les petites associations n’ont pas l’impact des plus grosses ASBL. Par exemple je n’ai pas le même impact de Think Pink », déplore-t-elle. Et de donner un exemple : « Depuis que Cancer 7000 existe je demande que le beffroi de Mons soit mis en rouge lors de l’octobre rose, pour marquer le coup. Je n’ai jamais rien vu. Think Pink est arrivée, l’a demandé et c’était fait ».

Pourtant, Dominique André met toutes les cartes de son côté pour se faire entendre. « J’ai été à tous les bals, les soupers des bourgmestres mais ça n’a rien changé. On a l’impression de ne pas être pris au sérieux », dit celle qui s’attend à voir débarquer les politiques lors de la campagne électorale. « Avec les élections, ils/elles vont nous recevoir, nous écouter mais sans plus », présage-elle. À moins qu’avec les nouvelles législatures ce soit différent ? « Peut-être. Mais je n’y crois pas trop », conclut la présidente.

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