Il y a un an exactement, de nombreuses ASBL ont dû stopper ou suspendre leurs activités. Parfois même, du jour au lendemain. Pour ne pas se contenter d’annuler ou de reporter leurs événements, certaines associations en ont profité pour se réinventer et proposer de nouvelles activités auxquelles elles n’auraient peut-être jamais pensé. Elles ont ainsi fait preuve de résilience : une clé pour faire face aux contraintes imposées par la crise sanitaire et pour rebondir.
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NRV ASBL : « C’est comme ça qu’on a pensé à un escape game en extérieur »
L’ASBL NRV (les initiales des fondateurs : Nathalie, Rudi et Vincent) organise depuis 2018 des activités ludiques, festives, sociales, éducatives et sportives dans la commune de Berchem Saint-Agathe. En 2020, l’ASBL avait entré une demande de subside pour organiser des activités pour les enfants pendant le mois d’août. « Mais à cause du COVID, on ne pouvait pas louer des salles et rassembler des gens en intérieur », raconte Nathalie Mayor, présidente de l’ASBL. L’équipe a du donc réfléchir à une alternative. « On avait déjà en projet d’organiser un escape game. On s’est demandé comment s’adresser à beaucoup de monde, de manière espacée, tout en pouvant travailler sous forme de bulles ? Et c’est comme ça qu’on a pensé à un escape game en extérieur ». Le projet est financé en partie par la Région de Bruxelles-Capitale.
Il aura fallu un mois de travail « intensif » pour le mettre en place. Le temps de créer le jeu, les énigmes, de trouver le matériel et d’obtenir toutes les autorisations de la commune, de la police et de l’IBGE (Institut bruxellois pour la gestion de l'environnement) qui s’occupe de la gestion du Bois Wilder, où se tient l’escape game. Depuis le lancement, l’ASBL n’a pas eu besoin de réadapter les règles sanitaires. « On a mis en place le projet quand on était dans les mesures les plus strictes. On a d’abord limité à 4 personnes et avec les nouvelles règles désormais on peut ouvrir à 6 personnes par groupe. Ensuite, on désinfecte tous les objets, tout le matériel entre deux équipes », explique la présidente.
Depuis le lancement, fin janvier, l’ASBL compte déjà 150 joueurs. « Et on a déjà une vingtaine de réservations pour les semaines suivantes », continue Nathalie Mayor. Un véritable succès que Nathalie Mayor explique par le fait que « les gens sont en manque d’activités ». Et de continuer : « Même les jours de neige les gens sont venus et étaient super motivés ».
La présidente reconnait que ça n’a pas été facile de « bifurquer vers des activités alternatives ». Pour le moment, l’ASBL a donc décidé de se concentrer sur celle-ci. « Ça nous prend beaucoup de temps, on a déjà toutes les autorisations et ça a un tel succès qu’on préfère rester sur ce concept et inventer une autre histoire, d’autres énigmes, plutôt que de penser à une autre activité », explique Nathalie Mayor. D’autant plus que des communes ont déjà contacté l’ASBL pour proposer des collaborations. « Donc ça nous donne envie de continuer à creuser cette voie. En tous cas pour le moment ».
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Le Royal Photon Arlon : « Avec l’expo virtuelle, on touche un autre public »
Le Royal Photon Arlon est un club de photo. Il fêtera ses 30 ans cette année. « On est un club wallon très bien loti, reconnait Jean-Yves Barthélemy, président de l’ASBL. On partage une classe avec un club de piano, on se porte bien et on compte aujourd’hui une trentaine de membres ».
Mais comme toutes les ASBL, au mois de mars 2020 le club a été coupé dans son élan. Comme chaque année, le Royal Photon Arlon devait organiser une exposition. « Nos photos étaient prêtes et les membres n’étaient pas contents parce qu’ils ne pouvaient pas exposer puisque les rassemblements étaient interdits et les musées fermés », raconte le président. C’est donc le trésorier de l’ASBL qui a proposé une solution : organiser une exposition virtuelle. Pour cela, l’ASBL utilise une plateforme qui permet aux visiteurs d’entrer dans une salle, de voir les photos, de lire des explications, et tout cela avec une musique de fond. Seul hic : « Pour trouver une plateforme qui est bien et qui ne coûte pas trop cher, c’est un peu compliqué ».
Malgré cela, Jean-Yves Barthélemy est très satisfait de cette nouvelle expérience. L’ASBL va d’ailleurs renouveler le projet cette année. « On a décidé que même quand on reviendra à une situation normale on garderait l’exposition virtuelle en plus de l’exposition en présentiel, car on touche un autre public que quand on est au palais d’Arlon. Tout ça, c’est très positif ». En effet, grâce au livre d’or que les visiteurs ont pu signer en ligne, le Club a pu voir que certains étaient venus depuis Bruxelles ou encore du Grand-Duché du Luxembourg.
Depuis mi-février, l’ASBL propose également une autre activité : une exposition en vitrine dans le centre-ville d’Arlon. Cet événement a été organisé à l’initiative de l’ASBL Centre-Ville d’Arlon. Une autre exposition est également prévue dès le mois de juillet à l’église Saint-Donat à Arlon.
Si le président reconnait que la crise sanitaire a été un coup dur, « d’un côté ça nous a montré qu’on formait un groupe uni ». Le président insiste sur la nécessité de maintenir un calendrier avec des projets, « même si à la fin ils n’aboutissent pas. Mais on fait quand même payer une cotisation, et c’est la moindre des choses de continuer à proposer un maximum d’activités ».
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Loisirs et Vacances : « J’ai dû me réinventer et j’ai pensé à un parcours en podcasts »
Muriel Dessoy est responsable de projets au sein de l’ASBL Loisirs et Vacances. Elle s’occupe notamment de donner des cours d’expression aux stagiaires au sein du centre d’interprétation des légendes de l’ASBL, Le Légendaire. Dans ce centre, les touristes peuvent découvrir les légendes de l’Entre-Sambre-et-Meuse et du Namurois
« Avec le COVID, j’ai dû me réinventer car je ne pouvais plus donner mes formations », explique-t-elle. Muriel Dessoy a donc pensé à la création d’un parcours en podcast. Lors du 1er confinement, les stagiaires avaient donc pour mission de choisir un personnage et de réécrire une légende. « A la levée du confinement, on s’est revus et on a pu enregistrer en studio ». C’est ainsi qu’est né le parcours QR Code dans Olloy qui sera lancé le 26 mars prochain.
Le concept : le parcours commence devant le centre Le Légendaire où les participants récupèrent un plan. Ensuite, huit QR Code sont installés dans le village. Lorsque les participants les trouvent ils doivent les scanner afin de pouvoir écouter une légende. Le projet podcast est financé par la Province de Namur, tandis que le centre Le Légendaire bénéficie du fonds social européen.
« C’est la première fois qu’on fait une chose comme ça, peut-être qu’on aurait pu y penser mais ça a été fait vraiment parce que je ne savais pas donner cours », raconte Muriel Dessoy. Le projet n’a pas encore été lancé mais pour le moment « on voit que sur Facebook les gens sont déjà interpellés ».
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Columban : « Grâce au streaming, la pièce de théâtre a pu se faire »
L’ASBL Columban est un espace de culture. Les activités se concentrent notamment sur le développement de la personne, la résidence d’artistes et l’organisation d’événements. « En échange de la résidence, on demande aux compagnies d’organiser une représentation et à cette occasion on essaie de créer du lien entre les gens, qu’ils se rencontrent par exemple avec un goûter après un spectacle », explique Vincent Lehon, responsable communication au sein de l’ASBL. Et de continuer : « On donne beaucoup d’importance au lien social, mais dans ce contexte on ne peut plus ».
C’est ainsi que le 14 mars dernier, à l’occasion de la semaine des droits des femmes organisée par la ville de Wavre, l’ASBL a pu diffuser en streaming la pièce « Un fait divers » de Laure Chartier. « Normalement la pièce n’aurait pas pu se faire et grâce au streaming ça a été possible. On a même pu faire un débat après avec la comédienne, Amnesty et une échevine. Les gens étaient super actifs. C’était super, ça faisait du bien ». Le projet a été financé par la ville de Wavre.
Ce n’est pas la première fois que l’ASBL propose un spectacle en streaming. En juin dernier, le Columban avait notamment organisé le concert du groupe Ilia. « C’est une chouette alternative mais ça ne remplace pas un concert et c’est une complication en plus », explique Vincent Lehon. Pour une telle expérience, les coûts sont plus élevés qu’un concert en présentiel et parallèlement, « c’est plus difficile de faire payer ».
Ainsi, l’ASBL a décidé d’aller chercher des subsides pour pouvoir continuer à proposer cette alternative. Et elle compte aussi se tourner vers des entreprises. « On voudrait proposer aux entreprises d’organiser des streaming pour des conférences ou autres. C’est déjà comme ça qu’on fonctionne pour les salles, on louait des salles à des entreprises. Et comme ça les revenus qu’on génère on peut les réinjecter dans les activités de l’ASBL ».
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