La fourniture de masques – et plus généralement de matériel de protection - est un débat brûlant en pleine période de crise sanitaire. « Cette semaine, 2 millions de masques FFP2 et 9 millions de masques chirurgicaux ont été livrés », annonçait encore Philippe De Backer, ministre en charge de la taskforce Covid-19, ce lundi 30 mars sur la chaîne LN24.
Toutefois, toutes les ASBL ne seront pas fournies par les autorités publiques. Quels sont les secteurs qui recevront les masques ? Qu’en est-il du gel et des gants ? Comment les ASBL peuvent protéger leurs travailleurs ? MonASBL.be fait le point.
Du matériel fournit par les autorités
La répartition du matériel de protection est coordonnée par le ministre Philippe De Backer, nous confirme Sven Heyndrickx, porte-parole d’Iriscare. Ce matériel est ensuite dispatché entre les Régions.
Pour le moment, seuls les masques sont distribués par les autorités et pas les gants, combinaisons, gel hydroalcooliques…
Des masques pour tous ?
Comme le rappelle le gouvernement wallon, le port d’un masque est uniquement utile pour les personnes infectées. Il aide à contenir la propagation du virus mais ne protège pas d’une éventuelle contamination. La répartition des masques ne concerne donc que certains groupes pour lesquels ils sont utiles dans le cadre de leur profession.
Des groupes prioritaires
Au niveau du fédéral, on précise que « les besoins du secteur des soins de santé seront traités en priorité. Tant que ces besoins ne sont pas remplis, le matériel de protection personnel ne sera pas réparti dans d'autres secteurs ».
Ainsi, une liste de groupes prioritaires pour la répartition du matériel de protection personnel (masques, gants, etc.) a été dressée :
- le personnel soignant des Unités COVID, le personnel soignant des centres de tri, le personnel chargé des soins aux personnes isolées dans les collectivités résidentielles (maisons de repos,…) parce que contaminées ou suspectées d’être contaminées par le COVID-19 ;
- les professionnels de soin en première ligne pour les soins des personnes contaminées ou suspectées d’être contaminées par le COVID-19 : les médecins généralistes, les infirmiers ou infirmières à domicile, les aides-soignants ou tout autre professionnel de la santé ;
- le personnel mortuaire et des pompes funèbres ;
- le personnel de laboratoire chargé de la manipulation des échantillons respiratoires et digestifs.
Et ensuite :
- les prestataires de services d’ambulance dans les ambulances non-COVID-19 ;
- l’aide à la jeunesse ;
- toutes les collectivités.
Les informations sur les livraisons planifiées et la gestion du stock seront communiquées deux fois par semaine, assure le ministre De Backer, par souci de concentrer la majorité des efforts dans la recherche de matériel et de solutions pour les personnes sur le terrain.
À Bruxelles, près de 380.000 masques seront distribués
La semaine passée, la COCOF et la COCOM ont distribué près de 380.000 masques chirurgicaux aux institutions agréées ou subventionnées par elles. L’opération sera renouvelée ce mercredi, nous confirme Sven Heyndrickx.
Parmi les organismes qui en bénéficient :
- les maisons de repos
- les institutions pour personnes en situation de handicap,
- des maisons de soins psychiatriques et initiatives d’habitation protégées,
- des centres de soins de santé mentale,
- des aides à domicile,
- des centres de planning familiale
- des centres pour sans-abri
L’ASBL Transit, active dans l’accueil et l’hébergement des usagers de drogues, nous confirmait ce vendredi qu’elle avait reçu un stock de masques « mais pas en nombre suffisant ».
La Wallonie en distribue 2,2 millions
La Wallonie quant à elle annonce avoir reçu 2,2 millions de masques chirurgicaux à distribuer aux services dont elle a la compétence propre :
- les maisons de repos et les maisons de repos et de soins ;
- les services d'aide aux familles ;
- les résidences services ;
- les centres de réadaptation fonctionnelle (revalidation) ;
- les services d’accueil et d’hébergement dans le secteur du handicap ;
- les maisons de soins psychiatriques ;
- les initiatives d'habitation protégée ;
- les centres de planning familial ;
- les relais sociaux ;
- les maisons d’accueil et d’hébergement ;
- les abris de nuit.
Investir dans du matériel
Dans un communiqué publié sur son site, Iriscare reconnait que « ces premières distributions ne peuvent toutefois pas répondre à l’ensemble de la demande sur le territoire bruxellois ». L’organisme bruxellois appelle donc les institutions à continuer « en parallèle, à poursuivre leurs efforts pour en commander auprès de leurs fournisseurs ». Le gouvernement bruxellois assure toutefois qu’il se tient prêt à soutenir les associations « en cas d’urgence ».
À noter qu’en tant qu’employeur rien ne vous oblige d'imposer le port du masque à vos travailleurs.
Ainsi, des ASBL ont déjà commencé à se fournir en matériel de protection. L’ASBL Transit « vit sur les stocks de distributeurs d’hydroalcool » qui ont été doublés depuis le début de la crise. Bientôt l’ASBL devra en racheter de nouveaux, ce qui représentera donc « des dépenses extras ».
La plupart des ASBL interrogées ont également mis à disposition de nouvelles stations pour se laver les mains à l’entrée et dans l’enceinte des locaux.
Suivre des mesures d’hygiène
De son côté, l’OMS précise quelques mesures à prendre en matière d’hygiène sur les lieux de travail :
- veiller à des lieux de travail propres et hygiéniques (comme les surfaces de bureau, les claviers) par une désinfection régulière de ceux-ci ;
- veiller à ce que les travailleurs et bénéficiaires de l’ASBL appliquent une bonne hygiène des mains en prévoyant des produits désinfectants à des endroits visibles ;
- veiller à une bonne hygiène respiratoire sur les lieux de travail en utilisant des mouchoirs en papier en cas de toux ou d’éternuements ;
- informer les travailleurs qu’il est préférable qu’ils ne viennent pas au bureau s’ils présentent des symptômes de maladie comme de la fièvre et/ou une toux ;
- prévoir du travail à domicile ;
- prévoir des instructions au cas où quelqu’un tomberait malade en présentant des signes d’infection au coronavirus.
Nous ajouterons également :
- mettre des affiches à disposition du personnel et des bénéficiaires sur les mesures d’hygiène à suivre, adaptées au public ;
- ventiler les locaux régulièrement ;
- garantir la distanciation sociale ;
- mettre les ascenseurs hors-service ou limiter leur accès ;
- désinfecter les véhicules avec changement de chauffeur.
En dernier recours, vous trouverez également cet article du Guide Social regroupant les différents tutoriels pour créer vos masques.
Depuis le début de la crise sanitaire, des centaines de citoyens et citoyennes ont ressorti leurs machines à coudre afin d’apporter de l’aide aux ASBL en première ligne. Un groupe Facebook rassemble les différentes demandes et offres de bénévolat.
Enfin, votre ASBL aimerait bénéficier de masques en tissu ? N’hésitez pas à nous envoyer une demande via notre page Facebook, nous la partagerons à notre réseau avec plaisir.