La question de l’empreinte écologique est centrale. Quand il s’agit de réduire son impact sur l’environnement, les associations ont un rôle crucial à jouer, que ce soit dans le cadre de leur fonctionnement quotidien ou au travers des événements qu’elles organisent. Grâce à de simples initiatives, vous pouvez rendre votre ASBL plus green et agir en faveur du développement durable. Faire un effort pour la planète ne requiert pas spécialement de grands moyens mais demande avant tout une prise de conscience sur ses propres comportements. Voici 10 gestes à adopter pour rendre votre ASBL plus green.
Lire aussi : Urgence climatique : les ASBL et l’enjeu de la transition écologique
1. Evitez le gaspillage
A tous les échelons de la chaine de production alimentaire, des quantités importantes d’aliments sont jetées. Tous les acteurs de cette filière alimentaire sont concernés. A son échelle, le secteur associatif en tant qu’employeur et organisateur de manifestation peut apporter sa pierre à l’édifice de comportements plus respectueux tant sur le plan éthique qu’environnemental.
La marge d’amélioration est grande quand on sait qu’en Wallonie, le gaspillage alimentaire à domicile est estimé à 15,4 kg par habitant et par an. Les mêmes chiffres sont recensés en Région de Bruxelles Capitale.
Au niveau gouvernemental, des initiatives ont vu le jour. Le Gouvernement wallon a en effet approuvé, en février 2018, la révision du Programme wallon de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires, baptisé Plan REGAL 2015-2025. A l’initiative de la Ministre de l’Environnement, un appel à projets a d’ailleurs été lancé aux entreprises, supermarchés, à la petite distribution, aux épiceries locales, aux CPAS, aux banques alimentaires et aux associations caritatives. Plusieurs ASBL ont été lauréates.
Lire aussi : 10 conseils d’ASBL pour postuler à des appels à projets
Et vous, en tant qu’ASBL, comment pouvez-vous agir ? Vous pouvez commencer par adopter de bonnes habitudes : faites du café pour le nombre réel de participants à votre réunion afin d’éviter de devoir jeter un thermo presque entier.
Si vous souhaitez mettre de l’eau à disposition des travailleurs, optez pour des carafes d’eau du robinet que vous pouvez filtrer. Les bouteilles d’eau ouvertes lors des réunions finissent encore trop souvent dans l’évier qui, très franchement, n’a pas de soif à étancher.
Lors de vos événements, s’il vous reste des surplus alimentaires (sandwiches, verrines, etc.), donnez-les à une association active dans la lutte contre le gaspillage ou à une ASBL qui œuvre en faveur des plus démunis plutôt que de les faire valser à la poubelle.
Enfin, vous pouvez aussi tester les applications anti-gaspi comme Too Good To Go et appliquer les bons réflexes que vous appliquez à la maison sur votre lieu de travail (faites l’inventaire de ce qui se trouve dans le frigo et dans votre casier ; ne jetez pas trop vite le yaourt que vous aviez laissé dans le frigo, il est encore bon malgré la date ; etc.)
2. Consommez moins d’énergie
Votre bureau n’en a peut-être pas l’air mais c’est un gros consommateur d’énergie avec ses ordinateurs, écrans, imprimantes, photocopieuses et autre équipements informatiques.
Plusieurs gestes simples vous permettront d’éviter les consommations inutiles :
- Activer la veille
Il est possible de mettre votre ordinateur en veille, sans donc devoir l’éteindre, quand vous avez, par exemple une réunion et que vous vous absentez de votre bureau. Cette mise en veille vous permettra d’économiser de l’énergie.
- Tout éteindre avant de partir
Cela semble couler de source et pourtant… Avant de quitter votre bureau, assurez-vous que votre ordinateur soit éteint ainsi que tous les autres appareils et multiprises. Sans oublier, bien évidemment, d’éteindre la lumière en sortant (pour participer à une réunion, pour la pause de midi ou à la fin de la journée). Pareil pour les toilettes ou l’espace cuisine. Rien ne sert de laisser de l’éclairage dans ces pièces continuellement durant toute la journée.
Ne pas éteindre un appareil électrique dans un bureau représente :
- près de 60% de la durée quotidienne d’utilisation si l’appareil reste en fonctionnement à la fin de la journée jusqu’au lendemain matin;
- près de 37 % de la durée hebdomadaire d’utilisation si l’appareil reste en fonctionnement le WE;
- Chaque kWh d’électricité non consommé permet d’éviter que 456 g de CO2 ne soient relâchés dans l’atmosphère.
- Utiliser de l’éclairage moins énergivore
Le meilleur éclairage à utiliser sera toujours la lumière naturelle. Lorsque le soleil brille, éteignez la lumière. Dans les autres cas, privilégiez l'éclairage à économie d'énergie : lampes halogènes, ampoules compactes fluorescentes et les LED.
- Diminuer le chauffage et bannir les radiateurs électriques
On oublie les radiateurs électriques. En effet, le chauffage électrique représente environ 50 % d’émissions de CO2 en plus par unité d'énergie que les dispositifs de chauffage et coûte environ 3 fois plus cher.
Réduire la température ambiante de 1 °C permet de réduire jusqu’à 7% de la consommation d’énergie nécessaire et de réduire d'autant les émissions de CO2 qui y sont liées
3. Nettoyer votre boite mail et vos vieux fichiers
On vient de le voir : les appareils informatiques consomment pas mal d’électricité. Mais cette consommation ne s’arrête pas aux kilowatts nécessaires pour garder votre ordinateur allumé. Envoyer des mails, visionner des vidéos, héberger le site Internet demandent aussi une importante quantité d’électricité.
Les impacts du secteur numérique sur la planète sont de plus en plus dénoncés. Saviez-vous que 4% des émissions de CO2 en 2019 sont liées au numérique ? C’est autant que le transport aérien. Ce chiffre pourrait passer à 8% d’ici 2025. 90% de l’impact carbone du mobile est lié à sa fabrication. Et il faut au moins 5 ans d’utilisation pour que l’impact environnemental de l’usage du smartphone soit équivalent à celui de sa fabrication. 7 à 10% de l’électricité mondiale est consommée par internet seul (ces chiffres sont extraits d’une présentation du Cyber World Clean up Day).
Pourquoi est-ce important de nettoyer ses données ? Accumuler des données sur son smartphone ou son ordinateur, c’est accélérer l’obsolescence programmée de son matériel. Toutes ces données ont besoin d’infrastructure : le réseau et les centre de données, vous pouvez donc soulager l’ensemble de l’infrastructure IT !
Triez et supprimez vos mails :
- Commencez par supprimer les mails les plus lourds en les triant par poids, ou pièce jointe.
- Supprimez ensuite des catégories de mails similaires (projet passé, mails automatiques etc).
- Enfin, ne conservez que le dernier message d’une conversation.
Prenez de nouvelles habitudes :
- Écrire des mails le plus léger possible : cibler les destinataires, compresser les pièces jointes ou utiliser des liens ou un site de dépôt temporaire et privilégier la messagerie instantanée ou le téléphone.
- Mettre en place des règles de vidage automatique de la corbeille.
- Se désabonner des newsletters non lues ou privilégier les flux RSS
4. Réduisez vos déchets
Saviez-vous que chaque année, en Région wallonne, près de 2.000.000 de tonnes de déchets ménagers et assimilés sont collectées. Cela veut dire environ 550 kg de déchets collectés par habitant (tout type de déchets ménagers confondus, triés ou non).
Au bureau, comme à la maison, il est possible d’adopter des gestes éco-responsables pour réduire le volume de déchets. Voici nos conseils :
- Utilisez de la vaisselle réutilisable et bannir les verres et couverts en plastique jetable ;
- Prendre son lunch fait maison de préférence dans une boite à tartine plutôt qu’un plat préparé et emballé. Savez-vous que la quantité totale d'emballages mis sur le marché belge a augmenté de 6,9% en 2019 par rapport à 2018 et s’élève à 1,9 million de tonnes. Le papier et le carton représentent 39% du poids total des déchets d'emballages produits en Belgique. Le verre (25%) et le plastique (18%) sont également deux grands groupes ;
- Pour accompagner votre boite à tartine, la gourde se révélera être la compagne idéale ;
- Comme en-cas, préférez un fruit en vrac et de saison (on oublie les fruits épluchés, coupés et emballés des supermarchés) ou un encas fait maison emballé dans un contenant réutilisable (on oublie le papier alu, le film plastique. Bref, tout ce qui est à usage unique) ;
- Triez vos déchets ;
- Faites don de vos ordinateurs et autres équipements à des organisations qui peuvent les reconditionner ;
- Utilisez des piles rechargeables.
5. Tendre vers le « zéro papier »
Au bureau, la consommation de papier peut vite exploser. Quelques recommandations s’imposent pour réduire le gaspillage :
- Imprimer en recto/verso ;
- Ne pas imprimer systématiquement ses mails (double emploi non nécessaire avec le numérique) ;
- Utiliser le verso des feuilles imprimées comme feuilles de brouillon ;
- Relire et corriger ses documents à l’écran.
Lire aussi : La transformation digitale interne de l’ASBL en 5 étapes
6. Recycler, acheter d’occasion
Ordinateurs portables, écrans d'ordinateur, imprimantes, GSM, réfrigérateurs... : les associations, à l’instar de n’importe quelle autre entreprise ou organisation, accumulent des déchets électroniques et des appareils qui pourraient encore servir mais dont elles n’ont plus l’usage. A défaut de pouvoir en faire des dons, les ASBL peuvent aussi faire appel au service Pick-up de Recupel qui collecte et recycle gratuitement les anciens appareils électroniques de votre organisation.
Lorsque vous devez équiper vos bureaux, pensez aussi aux équipements et au mobilier auxquels vous pourriez donner une seconde vie. Plusieurs structures de vente d’occasion existent sans oublier bien entendu les brocantes où vous pourriez dénicher de bonnes affaires.
7. Favoriser les circuits courts
Pour vos événements et lunchs lors de vos réunions, pensez « circuit courts ». Vous pouvez commencer à adopter de bonnes habitudes en vous rendant chez votre voisin. L’épicier du coin ou le vendeur de fruits et légumes pourront en effet satisfaire vos besoins. Plus besoin de vous rendre dans une grande surface. L’achat de produits locaux est bon pour la planète (économie et réduction des émissions de CO2 grâce à la diminution du transport), pour la santé de vos collaborateurs et pour l’économie locale.
8. Privilégier le covoiturage et les transports en commun
En 2021, 22% des employés disposaient d’une voiture de société. Il s’agit d’une augmentation de 3% par rapport aux analyses pour l’année 2020. Le RH Acerta, dans son baromètre annuel, nous apprend que le vélo et la voiture restent les moyens de locomotion préférés par les travailleurs. Suite à la crise sanitaire, le rapport pointe également que les transports en commun ont été moins utilisés. En termes de chiffres, 60,3% des travailleurs choisissent de se rendre au travail en voiture, peut-on lire sur le site de la RTBF.
En Belgique, 4 voitures sur 5 ne comptent qu'une seule personne à bord en heure de pointe. En augmentant le nombre de covoiturages, il est possible de diminuer fortement les embarras de circulation. 25 % d'autosolistes en moins permettraient de faire disparaître les bouchons ! Vous l’aurez compris, privilégiez le covoiturage plutôt que de réaliser vos trajets vers le travail seul dans votre voiture.
Le gouvernement fédéral souhaite en tout cas encourager l’utilisation du vélo pour se rendre sur son lieu de travail. Ainsi, le gouvernement fédéral consacrera 240 millions d’euros d’ici la fin de la législature pour encourager l’utilisation du vélo dans les déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Il s’agira de 60 millions en 2022, 80 en 2023 et 80 en 2024. L’argent servira à généraliser ou à augmenter l’indemnité kilométrique vélo. D’un montant de 0,24 euro par kilomètre, celle-ci sera indexée à 0,25 euro, début 2023. Elle pourrait encore augmenter dans les années à venir.
Lire aussi : Accord non-marchand bruxellois : 500 ASBL pourraient bénéficier de tarifs préférentiels à la STIB
9. Utiliser des produits écologiques
Cela peut paraitre anecdotique au vu des conseils qui précèdent et pourtant… Sur votre lieu de travail, vous devez, comme à la maison, tenir les lieux propres. Il existe à présent plusieurs gammes de produits d’entretien écologiques dans les magasins spécialisés et même en grande surface. Mieux encore, vous pouvez fabriquer vos produits vous-mêmes et pourquoi pas dans le cadre d’un teambuilding ou sur une pause de midi. Savez-vous qu’avec seulement quelques produits naturels, vous pouvez créer plusieurs types de produits d’entretien (liquide vaisselle, nettoyant multi-usage, produit wc, poudre à lessiver). Découvrez les 7 produits d’entretien naturels indispensables.
10. Sensibilisez vos collaborateurs
Les mesures à prendre en faveur de l’environnement ne sont pas saisonnières. Elles doivent être menées tout au long de l’année et de manière collective au sein de votre organisation. Pour faire percoler ces bonnes pratiques dans les gestes et réflexes de l’ensemble de vos collaborateurs (et même auprès des plus réticents), pourquoi ne pas les sensibiliser au travers d’initiatives internes. Voici quelques journées mondiales en lien avec l’environnement qui peuvent donner lieux à la mise en place de petits événements (faire un atelier au sein de votre ASBL, participer à une conférence, organiser un déjeuner bio favorisant le circuit court, etc.) :
- Journée mondiale de l’eau le 22 mars
- Journée mondiale de la Terre le 22 avril
- Journée mondiale de la Biodiversité le 22 mai
- Journée mondiale du Climat le 8 décembre
- Journée mondiale de l’Environnement le 5 juin
Lina Fiandaca