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Récolter des fonds et du matériel en confinement

En période de crise sanitaire, les collectes de dons sont encore plus déterminantes pour la pérennité des ASBL. MonASBL.be partage les bonnes astuces du terrain pour organiser une récolte de dons de matériel ou de fonds réussie !

L’ASBL les P’tits dons de Pétillons s’est retrouvée sans donnerie au moment du coronavirus.  Pour y remédier, elle a lancé un appel aux dons directement sur Facebook, mais voilà : le succès ne fut pas au rendez-vous. « Il faut une carte de crédit, je ne crois pas que les gens soient encore habitués », analyse Audrey Simon, l’une des responsables de l’ASBL.

Le crowdfunding pour (aussi) créer du lien

Aux réseaux sociaux, Audrey Simon préfère donc le crowdfunding. « Pour les associations qui possèdent un local, elles peuvent organiser un événement pour remercier les donateurs à la fin du confinement. On peut demander de l’argent en promettant, de notre côté, de se retrouver autour d’une place. » 

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Une opération de crowdfunding réussie est par exemple celle lancée par le musée MiMa. Le succès a été tellement grand que des excès de dons ont pu être reversés au CHU Saint-Pierre. 

Des réseaux sociaux efficaces

Pour Barbara Flandroit, directrice de l’ASBL les Gentianes, les réseaux sociaux sont également bien efficaces. « J’ai partagé une annonce pour obtenir du matériel pour mon association, sur mon profil privé », décrit cette directrice à la tête d’une structure accueillant une cinquantaine de jeunes placés par les autorités. « À mon insu, un contact l’a déposée sur une plateforme d’initiative citoyenne. » À partir de ce moment, une journaliste de la presse l’a contactée, et les dons ont afflué.« On a eu des vélos, des pâtisseries, des jeux de société, de l’informatique… C’était vraiment super ! »

Mais Les Gentianes existent depuis plus de 40 ans : comment peuvent faire les jeunes ASBL ? « Il est important de s’ancrer localement », indique Barbara Flandroit. « Par ce biais, on renoue des contacts et on se fait connaître dans son environnement proche. Une pâtissière qui nous a apporté des gâteaux s’est ainsi proposée pour faire des ateliers avec les enfants. Au-delà du matériel, on peut s’échanger des expériences, des services. »

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À ses yeux, dans cette crise sanitaire, les donateurs sont plus nombreux que jamais. « Les gens ont besoin de se sentir utiles : ils veulent aider, et participer à la hauteur de leur moyen. » 

De l’initiative citoyenne à l’ASBL…

Un besoin qui s’exprime également par l’apparition de nombreux projets citoyennes. De la plateforme Entraide Covid-19, aux nombreux groupes facebook proposant des actions de solidarité, depuis le début de la crise du coronavirus, les initiatives se multiplient sur tout le territoire.

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Audrey Simon voit d’un bon œil les initiatives citoyennes, en espérant qu’elles prolongent leurs activités en ASBL, un statut « nécessaire si l’on veut jouer dans la cour des grands », notamment au niveau des subsides. 

Echanger le matériel en confinement

Enfin, en cette période de confinement et de distanciation sociale, une autre question pratique se pose : comment l’ASBL peut-elle récupérer et distribuer le matériel ? « Les donateurs déposent leurs objets dans une pièce au bas de notre ASBL. On leur parle, mais de loin », développe la directrice. « On laisse alors les affaires pendant 48h, sans les toucher. » Idem quand ils ont reçu un don d’IKEA. « On est arrivé avec une camionnette, ils avaient préparé leur don. On a tout pris en portant des masques et des gants. »

Pierre de Macar, administrateur délégué de l’ASBL Accueil botanique à Liège, a monté pour sa part un drive-in grâce à deux fenêtres où quatre permanents assistants sociaux donnent des colis pour 70 personnes. « On continue à donner des tartines, du café et d’autres vivres aux SDF, notre public », indique-t-il. Au niveau de l’ASBL Resto du Cœur de Quievrain-Honnelles, la cuisine sur place est arrêtée... pour laisser place à une hausse du nombre de colis alimentaires envoyés. « Chaque jour, on envoie bien trois ou quatre colis en plus », indique Salvator Miraglia, président fondateur. « On met plus de notre stock dedans. On est passé à une quarantaine de colis, contre 25 environ avant la crise sanitaire. »