Une étude de la Fondation Roi Baudouin (FRB) de 2015, intitulée « Le volontariat en Belgique – chiffres-clés », menée par des chercheurs des universités de Liège et de Gand, livre un profil chiffré du volontariat en Belgique.
Au total, on estime que le volontariat (au sens large) implique 1 800 000 personnes, dans des organisations et/ou au bénéfice direct de tiers (bénévolat informel) et représente plus de 221,2 millions d’heures de travail par an dans notre pays, ce qui équivaut à 4,1% du volume de travail salarié annuel.
Si l'on compare avec le secteur financier, il y a une nette différence en termes de volume de travail (176,3 millions).
Qui sont les hommes et les femmes qui choisissent de s’investir dans des activités bénévoles ? Que représente le travail non rémunéré dans le volume total d’activités en Belgique ? Dans quelles catégories d'âge ? Dans quels secteurs ?
Une photographie chiffrée
L'étude offre une photographie chiffrée et détaillée du travail volontaire dans les trois régions du pays. Selon les estimations :
- près de 1 166 000 personnes, soit 12,5 % de la population âgée de 15 ans et plus, effectuent des prestations gratuites au sein d’organisations (elles sont donc des volontaires au sens de la loi) ;
- ces prestations gratuites représentent près de 130 000 emplois équivalents temps plein (ETP) ;
- quatre secteurs concentrent près de 70 % des activités : le sport (24,5 %), la culture et les activités socio-culturelles (19,9 %), les services sociaux (19,7 %), l'éducation et la formation (16,8 %). La faible représentation du secteur de la santé est liée au fait qu’il implique des compétences dont ne disposent en général pas les bénévoles ;
- au cours des 12 mois précédant l’enquête, les volontaires ont mené plus de 2,2 millions d’activités gratuites par l'intermédiaire d’une organisation, soit une moyenne de 43 000 activités hebdomadaires ou 6 000 par jour ;
- un volontaire preste en moyenne près de 190 heures en un an, soit près de 4 heures de travail non rémunéré par semaine, bien que cette moyenne cache de grandes disparités entre les protagonistes ;
- plus de la moitié des volontaires n’ont qu’une seule activité bénévole ;
- près de 80% d’entre eux sont actifs dans une seule organisation.
Certaines disparités entre hommes et femmes
Toujours selon l'étude, il n’y a aucune différence sur le plan quantitatif entre l’engagement volontaire des femmes et des hommes.
En ce qui concerne les tâches effectuées, on observe notamment des écarts significatifs par rapport à trois types d’activités bénévoles :
- les fonctions dirigeantes et les tâches qui relèvent d’un travail qualifié ou semi-qualifié sont plus souvent exercées par des volontaires masculins ;
- il y a nettement plus de fonctions de service qui sont assurées par des femmes.
Les hommes sont aussi plus présents dans le secteur du sport tandis que les femmes s’investissent davantage dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche ainsi que dans les organisations religieuses.
On ne constate par contre pas de différence significative entre les deux sexes dans le secteur des soins de santé et dans celui des services sociaux, alors que les femmes ont la réputation d’être plus actives dans le domaine de l’aide aux personnes.
Toutes les générations représentées
L’engagement volontaire connaît une progression légère mais constante en fonction de l'âge, avec une augmentation du nombre de bénévoles entre 15 et 50 ans, suivie d’un déclin progressif.
Dans l'ensemble, les écarts sont assez peu marqués et toutes les tranches d’âge restent proches de la moyenne générale jusqu’à 75 ans, moment où les prestations bénévoles commencent à diminuer fortement. Proportionnellement, si toutes les catégories d’âge sont engagées, les 40-49 ans sont les plus nombreux.
En dépit de leur poids démographique au sein de la population belge, les seniors (plus de 60 ans) ne sont donc pas proportionnellement plus nombreux à s’engager comme volontaires, même si en chiffres absolus, ils constituent le groupe le plus important : en Belgique, environ 25 % des volontaires ont plus de 60 ans.
En ce qui concerne l'engagement, les jeunes de 20 à 24 ans sont ceux qui consacrent le plus de temps aux activités volontaires. Le nombre d’heures baisse progressivement, à mesure que les jeunes adultes s’investissent dans leur vie familiale et professionnelle. Il augmente ensuite à nouveau à partir de 55 ans, lorsque bon nombre de personnes recommencent à disposer de plus de temps libre.
Volontariat et niveau de formation
De manière générale, on peut dire que le taux de bénévolat croît en même temps que le niveau d'éducation (une tendance similaire est observée à l’étranger).
Pas moins de 58 % des activités bénévoles en Belgique sont réalisées par des personnes qui possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur (bachelier ou master).
Le fait d'avoir un emploi rémunéré semble jouer également. Il apparaît que les personnes actives font significativement plus de volontariat que les autres groupes de la société, à l’exception des étudiants. Les personnes engagées dans la vie professionnelle représentent au total 57 % du total des volontaires.
Le monde associatif, principal pourvoyeur du travail volontaire
Le monde associatif (ISBL : ASBL, AISBL, fondations privées ou d'utilité publique) concentre – plus encore en Flandre que dans les deux autres régions – la très grande majorité de toutes ces activités bénévoles.
Le secteur public (communes, CPAS, etc.) n’en profite que dans une faible mesure (7,7 %) et même moins que les structures informelles, telles que les associations de fait.
Des chiffres fiables
L’étude « Le volontariat en Belgique – chiffres-clés » se base sur un matériel statistique très solide, alors qu’on ne disposait jusqu’ici que de données incomplètes ou obsolètes. En 2014, sous l'impulsion de la FRB, un volet Bénévolat a en effet été ajouté dans l'enquête annuelle du SPF Économie sur les forces de travail.
Un échantillon représentatif de près de 10 000 personnes a ainsi pu être sondé au moyen d’un questionnaire rigoureux, fondé sur une méthodologie développée par l’Organisation internationale du travail (OIT).
Ces données rendent possibles des extrapolations fiables à l’ensemble de la population belge et permettent aussi de faire apparaître certaines particularités régionales (il ressort entre autres que le volontariat est moins développé à Bruxelles qu'en Wallonie et en Flandre).
Sources
Une version téléchargeable reprenant les résultats complets de l'étude est disponible sur le site de la FRB.
Pour un résumé synthétique de l'enquête, n'hésitez pas à consulter la publication Zoom (voir les liens utiles ci-dessous).
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