Les candidats ont passé l’étape du CV, maintenant place à l’entretien individuel. Généralement, il se déroule en trois étapes :
- Les questions au candidat ou à la candidate
- La présentation de l’ASBL, des missions, des valeurs etc.
- Un temps de questions – réponses
Pour cela, la personne en charge du recrutement devra être scrupuleusement préparée. Que ce soit pour la présentation qu’elle fera de l’ASBL (le ou la candidate doit avoir toutes les informations nécessaires à disposition) mais aussi pour les questions qui seront posées.
En effet, à la fin de l’entretien l’ASBL doit avoir des éléments concrets sur lesquels se baser pour décider si oui ou non la personne correspond au poste à pourvoir.
Dans cet objectif, MonASBL.be propose quelques pistes sur les questions à poser ou à bannir lors du recrutement.
Les questions efficaces
Parler du passé pour anticiper le futur
- Pouvez-vous me décrire un projet dans lequel vous avez dû travailler en équipe et comment s’est déroulé ce dernier ?
- Donnez-moi un exemple de challenge réussi dans votre poste actuel ?
- Parlez-moi d’une situation où vous aviez un problème à résoudre ? Qu’avez-vous fait ?
- Donnez-moi des exemples d’innovations menées à bien ?
- Quel était votre rôle dans telle situation ?
- Comment avez-vous fait pour résoudre ce problème ?
- Quels ont été les résultats de votre action ?
- Qu’avez-vous appris de cette expérience ?
- Que pensez-vous du résultat que vous avez obtenu ?
Il existe une multitude de méthodes pour préparer un entretien d’embauche. Dans cet article, MonASBL.be s’est principalement basé sur la méthode STAR (Situation Tâche Action Résultat).
La méthode STAR part du principe que pour prédire les comportements futurs du ou de la candidate, il faut connaitre ses comportements passés dans des situations similaires.
Ainsi, pour mener un entretien selon cette méthode, le recruteur doit déterminer précisément les compétences que la personne doit absolument avoir, afin de pouvoir ensuite l’interroger sur des expériences vécues (situation), son rôle dans ces situations (tâche), ses actions et ses résultats.
Le candidat et l’ASBL
- Qu’est-ce qui vous attire dans le secteur associatif ?
- Qu’est-ce qui vous attire dans le projet de notre ASBL ?
- Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt dans cette offre d’emploi ?
Il est également intéressant de comprendre pourquoi le ou la candidate a postulé à votre offre d’emploi. Est-ce que cette personne a une affection particulière pour votre association ou bien est-elle davantage intéressée par le poste ?
Les questions à éviter et interdites
Les questions hypothétiques et trop générales
- Parlez-moi de vous ?
- Si vous étiez un animal lequel seriez-vous ?
- Citez-moi deux défauts et deux qualités ?
- Où vous voyez-vous dans 5 ans ?
- Comment vivez-vous le changement ?
- Comment résoudriez-vous tel problème ?
Ces questions sont générales, théoriques, hypothétiques et n’apportent pas vraiment d’éléments concrets sur lesquels se baser pour prendre une décision. Selon nous, cette méthode est pertinente si les résultats sont analysés par un ou une psychologue ou autre spécialiste.
Les questions illégales
- Êtes-vous enceinte ou comptez-vous l’être ?
- Combien d’enfants avez-vous ? Quel âge ont-ils ? Est-ce que vous allaitez ?
- Êtes-vous divorcé.e ?
- Vivez-vous en couple avec une personne du même sexe ?
- Avez-vous changé de sexe ? Pourquoi ?
- Avez-vous ou avez-vous eu une maladie, un cancer, le sida ?
- Quelle est votre religion ?
- Avez-vous la nationalité belge ? Comment l’avez-vous obtenue ? De quelle origine êtes-vous ?
- Quelles professions exercent vos parents ?
- De quelle tendance politique êtes-vous ?
- Quel est votre poids ?
En Belgique, la loi limite les questions qui peuvent être posées lors d’un entretien d’embauche.
Les « critères protégés »
La loi fixe 19 critères, appelés « critères protégés », sur base desquels la discrimination est interdite. En tant que recruteur vous ne pouvez donc pas poser de questions relatives à ces éléments.
- Le sexe : la loi du 10 mai 2007 offre un cadre général pour lutter contre la discrimination sur base du sexe. Les critères suivants y sont assimilés : la grossesse, l'accouchement, l’allaitement, la maternité, l'adoption et la procréation médicalement assistée, le changement de sexe, l'identité de genre, l'expression de genre ou des caractéristiques sexuelles, la paternité ou la comaternité est assimilée à une distinction directe fondée sur le sexe.
- La nationalité, la prétendue race, la couleur de peau, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique : la « loi anti-racisme » du 30 juillet 1981 (modifiée par la loi du 10 mai 2007).
- L'âge, l'orientation sexuelle, l'état civil, la naissance, la fortune, la conviction religieuse ou philosophique, la conviction politique, la langue, l'état de santé actuel ou futur, un handicap, une caractéristique physique ou génétique, l'origine sociale : loi générale anti-discrimination (10 mai 2007).
Respect de la vie privée
Enfin, l’article 11 de la Convention Collective de Travail 38 précise qu’aucune question sur la vie privée ne peut être posée sauf si cela est pertinent en raison de la nature et des conditions d'exercice de la fonction.