Journal de bord d’une présidente : le désaccord au sein d’une ASBL, moteur ou frein ?
Dans le monde associatif, on parle souvent de cohésion d’équipe, d’intelligence collective, d’objectifs partagés ; mais plus rarement de tensions, désaccords et des frottements inévitables entre visions du monde, convictions profondes ou sensibilités individuelles. Et pourtant, c’est là que se joue l’essence d’une organisation démocratique : dans notre capacité à vivre le désaccord.

La démocratie, ce n’est pas l’unanimité
L’une des premières choses que j’ai apprises en intégrant l’Organe d’Administration (OA) de l'ASBL AJILE, c’est qu’il faut distinguer le fait de ne pas être entendu·e de celui de ne pas avoir convaincu. Dans un cadre démocratique, chacun·e peut s’exprimer, défendre un point de vue, proposer une alternative. Mais cela ne signifie pas que la décision finale ira dans son sens. Et cela ne veut pas dire non plus que sa parole n’a pas été respectée.
Chez nous, il est courant d’entendre des phrases comme : « Je ne suis pas tout à fait à l’aise avec ça, mais je peux vivre avec. » Cette manière de faire est précieuse. Elle permet à chacun·e d’exprimer ses limites, sans pour autant bloquer le collectif. C’est une forme de maturité politique et humaine : reconnaître que tout ne peut pas nous convenir à 100 %, mais que nous continuerons à avancer ensembl