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Des volontaires racontent : « Être bénévole ? C’est s’engager avec le cœur et la tête »

Près de 8% de la population belge est engagé bénévolement au sein d’une association, une entreprise sociale ou un service public. Qu’est-ce qui les motive à s’engager et à rester ? MonASBL.be a donné la parole à quatre volontaires d’ASBL.

En Belgique, près de 8% de la population effectuait une activité bénévole au sein d’une association, d’une entreprise sociale ou d’un service public, en 2019. Soit plus de 730.000 personnes. Un moteur essentiel à ces organisations, à tel point que pour certaines ASBL c’est même leur survie qui en dépend. « Notre aide sur les événements permet de rapporter des sous à l’association et donc d’avoir de nouveaux chiens à offrir. On permet de faire perdurer l’ASBL car sans bénévole, c’est fini », raconte Nathalie Roelans, une enseignante de 60 ans et volontaire au sein d’Os’mose, dont le but est de former des chiens d’assistance pour les personnes à mobilité réduite, épileptiques ou autistes.

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Le déclic : quand les bénévoles sautent le pas

Nathalie Roelans est arrivée dans l’association un peu par hasard, en 2011. « Je ne cherchais pas vraiment à m’engager dans du volontariat car mon métier me prend beaucoup de temps », confie-t-elle. Un jour, une amie lui offre un chien et lui fait découvrir le club canin de l’ASBL, fraichement créée. Et seulement quelques semaines plus tard, Nathalie Roelans aidait bénévolement à la cafétaria. « Avec mon beau-père qui a été handicapé pendant 35 ans, je connaissais déjà le handicap. Je me suis davantage intéressée à l’objectif de l’association, j’ai rencontré des gens sympas, motivés et c’est comme ça que j’ai voulu rallier la cause », se souvient celle qui a désormais la fonction de responsable nourriture et qui a rejoint l’organe d’administration il y a maintenant trois ans.

Pour Maroua Briki, son engagement bénévole est parti d’une curiosité. Cette consultante en technologie de l’information de 31 ans est toujours à la chasse de nouvelles adresses à Bruxelles pour diner, « surtout celles qui ont une touche sociale », raconte-t-elle. C’est ainsi qu’elle a découvert le restaurant gastronomique Entropy de l’ASBL Hearth Project, dont le but est à la fois de lutter contre le gaspillage alimentaire et de préparer des repas pour les personnes précarisées. « C’est rare de voir un restaurant qui combine une offre de cette qualité et un tel projet social », continue la jeune femme. Alors quand elle a vu en octobre 2022 que l’ASBL recherchait des volontaires les dimanches de 9h à 13h, il ne lui en fallait pas plus pour la convaincre. « C’est une opportunité pour rencontrer des personnes de domaines différents mais aussi connaitre Entropy d’un autre angle. Puis être dans la cuisine avec le chef Elliott Van de Velde, c’est une très chouette expérience », raconte-t-elle.

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Les motivations : quand les bénévoles décident de rester

Savoir où on met les pieds

Pour Vinciane Wey, une autre bénévole et administratrice de l’ASBL Os’mose, « c’est l’affinité avec le but social de l’ASBL qui fait qu’on s’y implique » et qu’on tient dans la durée. Même son de cloche du côté de Maroua Briki : « La précarité c’est un sujet qui me touche. Du coup, même si j’ai fait la fête le samedi soir, je ne vais pas annuler et le dimanche je me réveille à 8h », insiste-t-elle. Quant à Nathalie Roelans, sa motivation c’est « le sourire de la personne au moment de la remise des chiens. Il n’y a rien de plus fort ! », assure-t-elle.

Toutefois, comme elle le souligne, « quand on s’engage comme bénévole c’est d’abord avec le cœur mais aussi avec la tête et il faut savoir à quoi s’attendre. C’est quelque chose de sérieux le bénévolat ! », insiste-t-elle. Et de préciser : « On sait qu’on a des activités répétitives. Par exemple, je sais que tous les mardis je vais être à la cafétaria de l’association pendant 4 heures ».

Juliette Roeland, volontaire au sein du réseau ADRA et de son projet de foodtruck social, abonde dans le même sens. « Il faut être absolument convaincu.e de pourquoi on fait les choses pour pas être refroidi.e si ça ne se passe pas comme dans un monde idéal », prévient-elle. Elle évoque par exemple la fatigue ou encore le froid au moment de la distribution des repas et « des personnes en face parfois juste impatientes d’être servies et qui nous envoient toutes les reproches qu’elles auraient à faire à la société, alors qu’on est là pour les aider », explique-t-elle. Le tout étant de le faire « parce qu’on sait que c’est important. Et pas pour le regard ou la reconnaissance des autres », continue-t-elle.

« Être bénévole c’est donner sans rien attendre en retour. C’est la meilleure définition du bénévolat », résume Nathalie Roelans.

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Un cadre garanti par l’ASBL

Et de fait, toutes évoquent également la sensation de se sentir utile. C’est d’ailleurs ce qui à motiver Juliette Roeland à rejoindre le réseau ADRA en septembre 2022. Avant cela, cette violoniste de 31 ans était déjà engagée dans la distribution alimentaire à Bruxelles avec son église. Mais « c’était très amateur et fluctuant. Au niveau de la nourriture, c’était aléatoire et même si les bénévoles étaient plein de bonne volonté ils/elles n’avaient pas forcément toujours un comportement adapté », raconte-t-elle. Résultat : « J’avais l’impression qu’on ne répondait pas toujours aux besoin des gens. J’étais découragée ».

Avec ADRA, la jeune femme, qui intervient un vendredi par mois de 13h à 18h30, a trouvé une structure qui la motive. « Il y a une charte d’engagement pour cadrer les comportements des bénévoles, il y a un vrai lieu de distribution avec des horaires, un camion, des chasubles, des partenariats avec d’autres ASBL... Pour la distribution nous sommes en village associatif donc on se sent plus en sécurité et encadré.es », explique-t-elle. Et de continuer : « Si je fais tout cela c’est pour être utile et pas pour me donner bonne conscience. Et là j’ai vraiment le sentiment de pouvoir être plus efficace. Cela a renouvelé mon enthousiasme ».

Ce cadre permet aussi aux volontaires de ne pas être démuni.es face aux difficultés rencontrées lors de leurs activités. En plus de son bénévolat au sein de Hearth Project, Maroua Briki est aussi active au sein de l’ASBL Make a wish, dont le but est de réaliser les rêves d’enfants malades. Les volontaires, formé.es pour rencontrer les enfants, se trouvent confronté.es à des situations parfois compliquées. « Mais on peut toujours revenir vers le bureau qui va pouvoir nous donner des conseils », note-t-elle.

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Les rencontres humaines

Enfin, le bénévolat est aussi une occasion unique de créer du lien social. « Les autres volontaires sont des personnes avec qui je ne me serais pas lié d’amitié en temps normal car nous ne sommes pas forcément du même âge notamment », explique Juliette Roeland. Désormais, au sein de l’ASBL Os’mose « tout le monde se connait, se tutoie. Avec certain.es nous sommes devenu.es ami.es, on va au restaurant, etc. », raconte Nathalie Roelans. « On est devenu une grande famille », renchérit Vinciane Wey.