Pour rappel, initiée par le ministre de la Justice Koen Geens, cette grande réforme du Code des sociétés et des associations, a pour objectif de réunir dans un seul et unique texte le droit des sociétés et le droit des ASBL. Ainsi, les associations ne sont désormais plus soumises à la loi de 1921 mais au Code des sociétés et des ASBL.
Lire aussi : Le CSA dans son intégralité
Visionnez le replay de la Masterclass "La réforme des associations de A à Z".
Qu’est-ce qui change pour votre ASBL ?
Voici dans les grandes lignes les changements dans la gestion de votre ASBL.
1. Des activités commerciales sans limite
L’un des plus gros bouleversements engendrés par cette réforme porte sur la définition même de l’association qui donne désormais la possibilité pour les ASBL d’exercer des activités commerciales et industrielles sans aucune limite. L’ASBL doit tout de même respecter plusieurs conditions :
- poursuivre effectivement un but désintéressé ;
- exercer une activité autorisée par ses statuts ;
- ne pas distribuer ou procurer, directement ou indirectement, à ses membres, administrateurs ou fondateurs un avantage patrimonial ;
- sauf si cet avantage patrimonial s’inscrit dans son but désintéressé.
Pour rappel, la précédente loi interdisait aux ASBL de se livrer à des opérations industrielles ou commerciales, sauf si cela se fait à titre accessoire et selon une série de conditions.
2. Les statuts
Avec le nouveau Code, les ASBL ne doivent plus préciser dans les statuts l’adresse du siège et l’arrondissement judiciaire. Il suffira d’indiquer la région dans laquelle le siège social de l’ASBL est établi.
Lire aussi : Code des sociétés : les ASBL doivent changer leurs statuts
3. De nouvelles règles pour l’AG et le CA
Le conseil d’administration et l’assemblée générale subissent également des transformations avec la réforme du droit des ASBL. En voici quelques exemples :
- Un nouveau délai de convocation pour l’AG ;
- La fin de l’obligation d’un nombre d’administrateurs au nombre de membres de l’association ;
- La possibilité de coopter un nouvel administrateur.
Lire aussi : Administrateur absent de l'organe d'administration : quelles conséquences ?
Lire aussi : La réforme étend les responsabilités des dirigeants d’ASBL
4. La procédure en conflit d’intérêts au sein du CA
Autre grande nouveauté : la création d’une procédure en conflit d’intérêts au sein du conseil d’administration. Celle-ci s’appliquera :
- Lorsque l’organe d’administration est appelé à prendre une décision ou se prononcer ;
- Sur une opération relevant de sa compétence ;
- Et à propos de laquelle un administrateur a un intérêt direct ou indirect de nature patrimoniale qui est opposé à l’intérêt de l’ASBL.
5. La responsabilité des administrateurs d’ASBL
Avec le nouveau Code, le principe est le suivant : les administrateurs d’ASBL ont les mêmes responsabilités que les administrateurs de sociétés. Deux points sont néanmoins précisés :
- Il doit s’agir d’une faute grave et caractérisée ;
- Les très petites ASBL sont épargnées.
Commandez notre Guide Pratique "Les responsabilités des administrateurs de l’ASBL".
Lire aussi : Bonne gestion de l’ASBL : la check-list de l’administrateur
6. Définition de la gestion journalière
Enfin, le Code des sociétés et des ASBL précise la définition de la gestion journalière qui comprend :
- les actes et décisions qui n’excèdent pas les besoins de la vie quotidienne de l’association ;
- les actes et les décisions qui, soit en raison de l’intérêt mineur qu’elles représentent, soit en raison de leur caractère urgent, ne justifient pas l’intervention de l’organe d’administration.
Lire aussi : Combien de délégués à la gestion journalière une ASBL peut-elle compter ?
Lire aussi : Gestion journalière : les rôles de directeur d’ASBL ou d'administrateur délégué
Les autres réformes en parallèle
Parallèlement à la réforme du Code des sociétés et des associations, d’autres chantiers législatifs modifiant sensiblement le droit des ASBL ont été achevés ou sont encore en cours :
- La réforme du droit de l'insolvabilité des entreprises, en vigueur depuis le 1er mai 2018
- La réforme du droit des entreprises, en vigueur depuis le 1er novembre 2018
- Les réformes fiscales